Le stress peut avoir de nombreux effets sur notre mémoire. Que ce soit la pression au travail ou la comparaison constante avec les autres, différentes situations stressantes peuvent conduire à un stress chronique. Ce dernier a un impact non seulement sur notre santé mentale, mais aussi sur notre santé physique.
Il est fréquent d’oublier des tâches importantes en raison du stress. De plus, nous avons tous déjà vécu des situations où nous ne sommes pas performants lors d’un examen malgré nos efforts de révision.
Pour comprendre comment le stress affecte notre mémoire, il est important de comprendre d’abord le processus de mémorisation, puis d’examiner les facteurs de stress et leur influence sur notre capacité à se souvenir.
Définition du stress : qu’est-ce que cela signifie ?
Le stress est un état que l’organisme humain développe en réponse à une situation inhabituelle ou préoccupante. Il peut être causé par des facteurs externes, tels qu’une situation dangereuse, ou des facteurs internes, comme le manque de confiance en soi.
Dans tous les cas, le stress met le corps sous pression, ce qui entraîne la sécrétion de certaines hormones, comme le cortisol et l’adrénaline. Une étude menée par neuf chercheurs d’Harvard a montré que l’exposition régulière à des situations stressantes peut entraîner une augmentation importante de ces substances dans l’organisme, ce qui peut altérer son bon fonctionnement.
Le fonctionnement de la mémoire : une explication simplifiée
Il existe différents types de mémoire, tels que la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. Ces concepts ont été développés par le psychologue William James en 1890. Plusieurs études scientifiques ont également permis de mieux comprendre les différentes formes de mémoire.
La mémoire procédurale, par exemple, est une forme de mémoire à long terme qui nous permet de contrôler nos mouvements. La mémoire sensorielle, quant à elle, est liée à nos cinq sens fondamentaux et nous aide à reconnaître des objets ou des visages.
La mémoire sémantique et la mémoire autobiographique font également partie des mémoires à long terme. La mémoire autobiographique nous aide à retenir des faits et des événements importants de notre vie, tandis que la mémoire sémantique est responsable du stockage des connaissances.
D’autre part, la mémoire à court terme, également appelée mémoire flash, nous permet de retenir des informations pendant une courte période de temps, comme un numéro de téléphone ou un nom. Si ces informations ne sont pas transférées dans la mémoire à long terme, nous les oublions rapidement. La mémoire prospective, qui est également considérée comme une forme de mémoire à court terme, nous permet de nous projeter dans le futur, comme se souvenir d’un événement à venir.
Chaque type de mémoire sollicite nos neurones de manière différente pour fonctionner correctement. Ils suivent tous un même principe basé sur trois étapes essentielles.
Les étapes clés pour mémoriser efficacement
Le processus de mémorisation se décompose en trois étapes principales : l’encodage, le stockage et la remémoration.
L’encodage correspond au moment où l’information est introduite dans notre cerveau. Cela se produit grâce à nos différents sens. Par exemple, lorsque nous rencontrons une nouvelle personne ou découvrons de nouvelles connaissances. Ensuite, vient la phase de stockage, également appelée consolidation. À ce stade, l’information nouvellement acquise est enregistrée dans notre mémoire à long terme. C’est pourquoi il est possible de rencontrer des centaines de personnes en une journée (mémoire flash) sans se souvenir de leur visage plus tard. C’est simplement parce que l’information n’a pas été consolidée dans notre mémoire à long terme, comme la mémoire sensorielle. Lorsque cette étape est réussie par notre cerveau, la troisième phase de la mémorisation, appelée récupération ou remémoration, devient plus facile. C’est à ce moment-là que nous faisons appel à notre mémoire pour nous rappeler de l’information.
Les effets du stress sur la mémoire: comment le stress peut influencer notre capacité à se souvenir
Le stress peut avoir des effets sur la mémoire à différentes étapes du processus de mémorisation. Lors de l’encodage ou de la consolidation de l’information, le stress peut perturber ce processus, ce qui rend difficile la récupération de l’information ultérieurement. Même si l’information a été stockée dans la mémoire à long terme, le stress peut entraîner un oubli partiel ou total lors de la remémoration. Cependant, il convient de noter que le stress peut parfois aider la mémoire selon la loi « Yerkes et Dodson », qui indique que le stress modéré peut stimuler la performance cognitive. Cependant, un niveau de stress trop élevé peut conduire à l’anxiété et à des problèmes de mémoire. En résumé, le stress peut booster la mémoire dans certaines conditions, mais un excès de stress peut être néfaste. Des études ont montré que le stress modéré de courte durée peut stimuler la production de nouveaux neurones, améliorant ainsi les performances du cerveau. Cependant, le stress chronique peut entraîner des changements structurels importants dans le cerveau, dont les conséquences sur la mémoire sont encore à étudier. Les scientifiques commencent tout juste à comprendre comment le stress chronique affecte le cerveau à long terme. Cependant, il est largement reconnu que le stress chronique a des effets néfastes sur la santé mentale et physique.
Optimiser ses capacités cognitives en gérant le stress efficacement
Pour faire face au stress, il est important de comprendre sa cause. Si le stress provient de notre environnement, il est essentiel de réaliser que nous ne sommes pas obligés de subir cette situation stressante.
En revanche, si le stress devient un problème psychologique, il peut paralyser et nous pousser vers le pessimisme. Il est important de noter que ces effets font également partie du stress.
Il est essentiel de se débarrasser du stress en se rappelant de cet adage : « Si un problème peut être résolu, il ne sert à rien d’être malheureux. Si un problème ne peut être résolu, être malheureux n’y changera rien. »
Le stress est avant tout un état d’esprit, un ressenti. Nos pensées influencent nos émotions, il est donc préférable d’essayer de diriger nos pensées consciemment pour se sentir bien, même dans des situations stressantes.
Nous sommes responsables de nos pensées et nous avons le pouvoir de choisir ce que nous voulons ressentir afin d’améliorer notre vie. Il est également possible de transformer nos pensées négatives en énergie positive pour avancer grâce à quelques astuces simples.
La gratitude, un puissant antidote au stress
Selon la psychologue Rébecca Shankland, dans son livre « Introduction à la psychologie positive », la gratitude a un impact positif sur notre bien-être social et notre santé physique et mentale. Cette idée rejoint les réflexions du psychologue Roberts A. Emmons, qui affirmait il y a une dizaine d’années que nos sentiments positifs augmentent lorsque nous considérons leur source comme un cadeau destiné à nous faire du bien. Ainsi, éprouver régulièrement de la gratitude nous aide à lutter efficacement contre le stress chronique.
Une astuce traditionnelle
La méditation est largement reconnue par la communauté scientifique comme un remède efficace contre le stress, une problématique qui existe depuis des millénaires. Le neuroscientifique Antoine Lutz explique que la méditation offre de nombreux avantages cliniques, notamment dans le traitement des troubles de l’humeur et des douleurs chroniques. De plus, elle peut également avoir un impact positif sur notre santé globale et notre système immunitaire. La méditation agit donc non seulement sur le plan mental, mais aussi sur notre bien-être physique.
Le sport : vous connaissez sûrement déjà beaucoup de choses à ce sujet !
Il existe une solution plus traditionnelle mais tout aussi efficace pour lutter contre le stress. Elle consiste en une « véritable thérapie non médicamenteuse qui donne des résultats particulièrement intéressants », selon le Pr Daniel Rivière.
Les bienfaits d’une alimentation équilibrée
Surveiller ce que l’on mange peut être une bonne stratégie pour combattre le stress. En effet, certains éléments nutritifs tels que les vitamines (des groupes A à K), les oligo-éléments et les fibres aident notre corps à retrouver son équilibre en période de stress. Il est donc bénéfique de consommer des aliments riches en ces éléments, comme les fruits et légumes, les œufs et le chocolat, pour lutter contre le stress.
Les effets du stress sur la mémoire et la confiance
L’estime de soi joue un rôle important dans la gestion du stress. Selon une étude, une perception positive de soi-même, notamment une bonne estime de soi et un sentiment d’auto-efficacité, peut avoir un effet protecteur face à un niveau élevé de stress. En d’autres termes, avoir confiance en soi peut aider à réguler le stress perçu. Parfois, le stress peut affecter notre estime de soi, mais il peut aussi être une ressource pour relever des défis qui semblent initialement hors de portée. Il est donc essentiel de développer une confiance en soi solide pour faire face au stress et préserver notre santé mentale. N’oubliez pas que rien n’est impossible tant que vous y croyez et que vous vous engagez à atteindre vos objectifs. Source: Circulating cortisol and cognitive and structural brain measures: The Framingham Heart Study – PMID: 30355700Auteurs: Peter Graf et Daniel Schacter – Selective effects of interference on implicit and explicit memory for new associationsAuteurs: Robert M. Yerkes, John D. Dodson – The relation of strength of stimulus to rapidity of habit‐formationAcute stress enhances adult rat hippocampal neurogenesis and activation of newborn neurons via secreted astrocytic FGF2Isabelle Faurie, Charlotte Thouin and Céline Sauvezon – Étude longitudinale du stress perçu chez les étudiant.e.s: effets modérateurs de l’estime de soi et du sentiment d’efficacité personnelle Potion de Vie: comment avoir une bonne mémoire.
